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Dans la théière de Lydia Gautier, experte indépendante de thé

16 mai 2013

Raffinée, sincère, passionnée, les qualificatifs pour décrire Lydia Gautier, ingénieur agronome experte en thé ne manquent pas. Auteur de plusieurs ouvrages de référence dont le formidable 1001 secrets de thé , elle nous ouvre aujourd’hui sa théière et partage avec nous sa flamme pour le Camellia sinensis

Lydia Gautier dans une plantation de thé

Crédit photo : Lydia Gautier

Qui êtes-vous ?

Je suis ingénieur agronome de formation, spécialisée sur les cultures tropicales. J’ai hésité dans mon parcours à l’Institut National Agronomique Paris Grignon à me spécialiser dans le vin, j’ai débuté ma carrière plutôt dans ce domaine avant de me spécialiser dans le thé. Ce petit Camellia sinensis qu’est le théier a été pour moi une révélation, c’était une subtile combinaison d’un produit de terroir à identité forte comme peut l’être le vin, mais aussi un vecteur ethno-gastronomique passionnant.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours dans le thé ?

J’ai débuté ma carrière en 1995 au Palais des Thés alors que c’était une PME naissante. Une aventure passionnante de 7 années qui s’est concrétisée notamment par la création, le développement et l’animation d’un centre de formation dédié au thé, l’Ecole du Thé, première à l’époque en France, que j’ai dirigée pendant 4 ans de 1998 à 2002.
Puis ma voie du thé s’est poursuivie en Afrique de l’Ouest au Mali où je suis partie vivre pendant 5 ans (qui m’a inspiré l’écriture de Le Vrai goût du Mali sorti en 2006. J’avais alors besoin de poser par écrit tout ce que j’avais pu sentir, lire, apprendre, glaner au fil de mes rencontres et de mes voyages sur cette plante fascinante.

Mon premier ouvrage traitant de ce passionnant Camellia est Le thé, arômes et saveurs du monde, sorti en 2005, et qui fut traduit en anglais et commercialisé à l’international. J’y détaille le goût du thé au fil des siècles et des continents, et j’explique l’art de déguster le thé comme le vin, cela ne se faisait quasi pas à l’époque.
C’est aussi dans cet ouvrage que j’ai abordé l’univers des subtiles alliances, c’est-à-dire la mise en parallèle entre l’univers du thé et d’autres univers tels que le chocolat, le café, le vin bien sûr… et le parfum. Faire des passerelles ainsi est une manière d’élargir, de faire comprendre aux buveurs de thé comme au non buveurs la richesse et la variété de cette plante.

J’ai alors commencé des missions comme consultante sur des secteurs variés (audit de gammes, création de mélanges sur mesure, accompagnement pour la création de lignes de vaisselle, développement et animation de modules pour la formation professionnelle etc.)
Je travaille notamment comme consultante pour la création des thés et tisanes de Comptoirs Richard.
Par ailleurs, j’ai particulièrement développé ces dernières années la sommellerie du thé comme en témoigne mon ouvrage Thés et Mets : Subtiles Alliances paru en 2008 où j’ai travaillé de manière approfondie sur les accords thés et mets en collaboration avec Jean-François Mallet, auteur des recettes et des photographies. Je collabore ainsi depuis plusieurs années avec L’École Française de Gastronomie Ferrandi Paris sur cette thématique ainsi que sur la cuisine au thé.

Si vous étiez un thé, quel serait-il ?

Ni blanc ni noir, yin et yang 😉

Quelques-uns de vos thés préférés ?

Thés rouges de chine pour le matin ou thés verts du japon, wulong et thés verts de différentes origines tout au long de la journée et le soir aussi, ça c’est ma base au quotidien, en plus des séances de dégustation pour mon travail.
Après, j’ai des envies du moment ou des envies de découvertes aussi certains thés blancs et parfois même quelques fantaisies comme un beau Earl Grey, pas toujours facile à trouver, ou un beau thé au jasmin ou un subtil thé fumé, des vrais pour ces derniers, un coup de cœur aussi pour le sencha yuzu de jugetsudo chaud comme froid.

Pour vous, le thé en 3 mots, c’est quoi ?

Partage, voyage, gourmandise.

lydia gauthier box the envouthe

Crédit photo : Lydia Gautier

Quel est le moment où vous préférez boire votre thé ?

Je ne bois pas les mêmes thés suivant les moments de la journée, mais chaque moment, chaque humeur a son thé de prédilection… pour le travail ce sera plutôt en milieu-fin de matinée.

Quel est votre ou vos salons de thé préféré ?

Je dirais plutôt mon salon de thé historique car préféré c’est difficile, pour un bon thé du Japon, j’irais chez Tamayura, Chajin ou Jugetsudo, pour un bon thé de Chine, chez Terre de Chine ou Thés de Chine, pour un brunch d’exception avec un thé servi dans les règles de l’art (à la française) chez Mariage Frères et pour jouer sur les accords mignardises sucrées qualitatives et thés au bon rapport qualité-prix chez Comptoirs Richard.

Qu’avez-vous envie de dire aux autres amateurs de thé ? Et à ceux qui découvrent les plaisirs du thé ?

Plongez dans cet univers passionnant : c’est une voie de plusieurs vies !

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