à l'heure du thé

Le goût du luxe

12 juillet 2013

Ce weekend devait être MAUDIT.

Il avait commencé à pleuvoir dès qu’ils avaient approché du gîte.
Le propriétaire leur avait donné les clefs et indiqué un chemin à vaches, étroit et gadouilleux.
«En cas de problème, appelez-moi ou passez me voir je serai là tout le weekend.»
Puis le ciel s’était ouvert et avait déversé sur eux une pluie torrentielle. Ça n’aurait pas été si grave si la voiture ne s’était pas embourbée et s’il n’avait fallu descendre et pousser. Il était revenu dans la voiture, trempé jusqu’à l’os et couvert de boue.

Quand ils étaient enfin parvenus à l’adorable petit cottage, précieux et élégant, comme sur le site web, ils pensaient leur calvaire terminé. Ils avaient déchargé les valises, fait le tour du gite. Décoré avec goût, plaisant et confortable. Au charme discret et séduisant.

Le luxe.

Un éclair avait illuminé le ciel et les plombs avaient sauté. Impossible de trouver le tableau électrique.
Ils avaient tenté d’appeler le propriétaire, mais le portable ne passait pas.
Ronchon, il était parti prendre une douche dans le noir, dégoulinant de boue. Heureusement, il y avait encore de l’eau chaude.

Elle était dépitée. Ce devait être un weekend romantique, en amoureux, un peu magique. Pas un voyage au pays de la boue et de la panne de courant.

«Si une tasse de thé ne le solutionne pas, c’est un problème grave.»

Ils n’avaient pas de problème grave. Elle trouva une casserole à tâtons et mit de l’eau à bouillir. Elle sortit ses thés de son sac. Il faisait noir dans la cuisine, elle devrait donc les reconnaître au nez.
Celui-ci, frais, intense, citronnelle, réglisse et poivre, c’était Abla Pokou. Pourquoi pas ? Il était parfait pour se détendre et le honeybush changeait du rooïbos.

Abla Pokou d'Yswara Box Envouthé Yswara

Abla Pokou d’Yswara / Crédit photo : Sophie Mülhens

Il y avait aussi celui-là. Un véritable voyage en Afrique du Sud. Noix de coco et mangue. Oui, boire du Soleil avec cette pluie serait une bonne idée. Nandi. La reine du Zoulouland.

Nandi d'Yswara Box Envouthé Yswara

Nandi Queen of Zululand d’Yswara / Crédit photo : Sophie Mülhens

Ces deux parfums délicieux l’avaient rassérénée. Ce n’était pas si grave. Elle piocha un nouveau thé.
Immédiatement, le mélange subtil et équilibré de la menthe et de la figue de Lord of Kanem lui redonna du courage. Après tout le cottage était beau, et il ne pleuvrait pas tout le weekend.

Lord of Kanem d'Yswara Box Envouthé Yswara

Lord of Kanem d’Yswara / Crédit photo : Sophie Mülhens

A l’ouverture du quatrième sachet, elle reconnut immédiatement Queen Amina. Une saveur douce, exotique, majestueuse comme la reine dont elle portait le nom. Elle inspira profondément. Oui, demain, il ferait beau. Ils iraient voir le propriétaire, et ces menus désagréments deviendraient une histoire amusante.

Queen Amina d'Ysawara Box Envouthé Yswara

Queen Amina of Hausaland d’Ysawara / Crédit photo : Sophie Mülhens

Elle ouvrit le dernier. Plus pour le plaisir de le respirer que pour se rappeler lequel il était. «Je suis parce que nous sommes.» Ubuntu ! Ananas, papaye et mangue : une harmonie suave.
Elle aimait vraiment beaucoup la grâce des thés Yswara. Et une tasse de luxe, ce soir, ne leur ferait pas de mal.

Ubuntu d'Yswara Box Envouthé Yswara

Ubuntu d’Yswara / Crédit photo : Sophie Mülhens

Choisir était impossible. Elle ferma les yeux et attrapa un sachet à l’aveugle.

Quand il sortit de la douche toujours en maugréant, elle avait trouvé la théière, les allumettes et les bougies et claironna fièrement :
– Thé aux chandelles ! »
Toute trace de mauvaise humeur s’était instantanément envolée de ses traits, il lui sourit avant de commenter:
– Franchement, c’est royal.

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